Les soins ambulatoires sont ceux communément dispensés par la médecine de ville, alors que la chirurgie ambulatoire est pratiquée en établissement de santé. Le virage ambulatoire, qui devrait stricto sensu conduire à un transfert de l’hôpital vers la ville, recouvre aussi le transfert d’activité intra-hospitalière du conventionnel vers le secteur ambulatoire hospitalier (hôpital de jour, consultations).
Dans un récent rapport, le HCSP a envisagé les modalités de ce virage ambulatoire, axe de la politique de la stratégie nationale de santé et de « Ma santé 2022 », permettant d’en assurer un développement garantissant la sécurité des patients et n’aggravant pas les inégalités sociales et territoriales de santé, voire puisse être une opportunité pour les réduire.
Ce dossier présente les constats des pratiques mises en œuvre dans le cadre du virage ambulatoire. Il précise la définition des différentes notions attachées à cette problématique et décrit les outils nécessaires au développement de ces pratiques en garantissant la sécurité des soins prodigués (par exemple proposer un niveau d’environnement technique adéquat permettant la maîtrise des risques et garantissant la qualité des soins lors d’actes de chirurgie au cabinet).
Les enjeux que représentent les pratiques ambulatoires pour réduire les inégalités sociales et territoriales de santé sont également abordés. Pour la dimension sociale, il s’agit de s’assurer, notamment, qu’une évaluation de la vulnérabilité psycho-socio-environnementale est réalisée et qu’un temps d’écoute de la personne accompagne toute proposition de prise en charge ambulatoire et soit tracé dans le dossier médical. Pour la dimension territoriale il s’agit de faciliter l’accès à l’offre hospitalière ambulatoire des personnes les plus éloignées des grands pôles urbains, et assurer une offre de second recours de proximité et accessible financièrement.
Les Tribunes permettront d’aborder la question de l’évaluation de l’impact du virage ambulatoire sur les inégalités sociales et territoriales de santé, de formaliser le rôle des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) pour assurer une continuité des soins de 1er recours en ville en cas de crise sanitaire notamment.
➜ Dossier coordonné par Dominique Bonnet‑Zamponi, gériatre, praticien hospitalier à l’Observatoire des médicaments, dispositifs médicaux et innovations thérapeutiques (OMEDIT) d’Île-de-France, Dominique Bonnet-Zamponi est membre de la Commission spécialisée système de santé et sécurité des patients du HCSP, et Claude Ecoffey, professeur des universités-praticien hospitalier, anesthésiste-réanimateur, responsable du Pôle hospitalo-universitaire anesthésie-Samu-urgences-réanimation, médecine interne et gériatrie du centre hospitalier universitaire de Rennes. Claude Ecoffey est membre de la Commission spécialisée système de santé et sécurité des patients du HCSP.
➜ Ont participé à ce numéro: Eliane Abraham, Huguette Boissonnat‑Pelsy, Dominique Bonnet‑Zamponi, Gilles Bontemps, Marc Chanelière, Juliette Congy, Gilles Cuvelier, Marguerite‑Marie Defebvre, Claude Ecoffey, Arnaud Gatinet, Laurianne Gomez, Soraya Haddad, Alain Laforêt, Thierry Lang, Yann‑Maël Le Douarin, Clara Locher, Véronique Lucas‑Gabrielli, Catherine Mangeney, Laetitia May‑Michelangeli, Ana Millot, Claire Morgand, Aimé Nun, Prescillia Nunes, Alain Percivalle, François Richaud, Jean‑Luc Roelandt, Israa Salma, Aude Seydoux, Maïa Simon, Corinne Vons, Laurence Warin, Jean‑Jacques Zambrowski.
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