janvier 2002
La violence n’est pas l’agressivité. L’agressivité est provocation. Elle convoque l’autre et interpelle le lien.
La violence est d’un tout autre registre. C’est une effraction qui porte atteinte à l’intégrité de l’autre. Elle est la négation de l’altérité, une attaque contre le lien de filiation ou le lien social d’affiliation.Le groupe de travail a voulu donner la parole aux intervenants sociaux dans leur ensemble. Pour ce faire, il a organisé une des plus grandes enquêtes jamais réalisées dans le champ du travail social. Le nombre considérable de réponses (20 000) révèle un besoin profond d’écoute et d’expression chez les professionnels.
À partir des points de vue d’un certain nombre de spécialistes de disciplines diverses, le groupe affirme que pour poser un diagnostic équilibré, le problème doit être saisi, pensé et traité dans la logique de la complexité. La violence est à l’intersection d’une pluralité de paramètres.
La gestion à tous les niveaux de la violence est un enjeu éminemment politique. Elle risque d’être l’objet de surenchères politiciennes, tant localement qu’au plan national. La société se doit d’être plus maîtresse d’elle-même pour assumer avec tous ses membres les tensions qui toujours l’agiteront.
Si la question des causes d’émergence de la violence s’impose naturellement, l’ambition est de faire des propositions visant à la combattre.