juin 2013
Alors même que la demande de modes de garde collectifs constitue à l’heure actuelle une exigence sociale légitime, on sait peu de chose sur les activités quotidiennes des professionnelles dans les lieux d’accueil, sur la façon dont elles assument leurs tâches et même sur ce qui est attendu d’elles. Ces professionnelles peinent à mettre en mots la spécificité de leur activité qui consiste à prendre soin et éduquer de jeunes enfants en collectivité, renvoyant une partie de leurs compétences à des qualités féminines « naturelles » ou à des pratiques instinctives et spontanées.
Partant de ce constat, l’auteure a tenté de comprendre comment elles construisent au jour le jour leur activité dans le cadre de la mission qui leur est socialement confiée. Elle pose la question de la non-reconnaissance du travail effectué et de son invisibilité qui concourt à masquer la nécessaire professionnalisation d’une fonction complexe pourtant banalisée, les privant des ressources d’un métier collectivement construit.
Confrontées à une logique gestionnaire de plus en plus prégnante (optimisation de l’offre de garde) qui ne vise qu’à répondre à la demande de garde des parents, elles ne peuvent faire reconnaître la richesse de l’expérience unique qu’elles partagent avec les enfants et les parents qui nécessite la mobilisation d’une créativité collective permanente.