Le système de santé français est confronté à une crise multiforme : contraintes financières sans précédent, spécialisation et pression à la productivité des équipes… À cette approche quantitative s’ajoutent les exigences croissantes des patients en matière de qualité et de sécurité des soins et une montée en puissance des aspirations à plus de démocratie sanitaire. Tels sont les défis auxquels doit faire face l’offre de soins.
Loin des discours incantatoires ou d’une vision « hors-sol » du sujet, médecins, travailleurs sociaux, économistes de la santé, directeurs d’hôpital, personnalités de la santé publique et de l’éthique et chercheurs en sciences sociales livrent leur réflexion et explorent une nouvelle voie pour tenter de relever ces défis : l’humain. Ils proposent des solutions concrètes tirées des expériences de terrain de professionnels œuvrant auprès des plus démunis dans les permanences d’accès aux soins de santé (PASS). Dans ces dispositifs, l’approche du soin s’adapte aux situations complexes et se révèle à la fois qualitative, performante et complémentaire du soin technique et spécialisé.
À destination des professionnels et de toute personne intéressée par l’avenir de notre système de santé, ce manifeste rappelle que le soin ne peut être complet et efficace que s’il associe une composante humaine aux savoirs et à la technique. Plus qu’un slogan consensuel, Soigner (l’)humain est une clé de développement de notre système de santé afin de penser le juste soin au juste coût.
Avec les contributions de : K. André, J. Barrier, P. Bordon, K. Bréhaux, F. Champy, C. Coutron, L. Degos, D. Dupagne, R. Gori, D. Grassineau, M. Lecarpentier, D. Mechali, G. Moutel, V. Parel, É. Piegay, J. Rieucau, B. Saccoman, T. Saint-Val, D. Sicard, D. Tabuteau, A. Tajahmady, J. Wils
Praticien hospitalier, elle est responsable médicale de la PASS de l’hôpital Saint-Louis et présidente de l’association Collectif PASS depuis sa constitution en 2011. Ancienne interne et chef de clinique des hôpitaux de Paris, elle est titulaire d’un DEA de santé publique et d’un master d’éthique. Elle est l’auteur de plusieurs articles sur les PASS et ses travaux portent notamment sur les décisions dans les situations médico-sociales complexes.
Docteur en science politique, chargé de recherche 1re classe en sociologie, membre du CERAPS Lille 2 (UMR 8026), il travaille sur les réformes de la santé, tant au niveau de leur élaboration qu’à celui de leur mise en œuvre, et en particulier sur deux « terrains » : les transformations de l’administration sanitaire (agences régionales de santé, agences de veille et de sécurité sanitaire) et les conséquences sur la médecine hospitalière de l’entrée en gestion de l’hôpital.
Responsable de la préparation aux concours administratifs de la fonction publique hospitalière à l’université Paris IX Dauphine, Harold Astre a notamment travaillé avec l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements sanitaires et médico-sociaux (ANAP), où il a conduit, en lien avec le collectif PASS, une enquête nationale sur les PASS. Il construit actuellement avec Claire Georges un programme de recherche sur l’évaluation médico-économique des PASS.
Médecin de santé publique de formation, a été de 2013 à 2022 directeur de l’École des hautes études en santé publique (EHESP). Ainsi, il a été un observateur impliqué de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Laurent Chambaud a une longue expérience professionnelle à tous les niveaux de décision: local, régional, national ou international.